- PARABASE
- PARABASEPARABASE, poétiqueLa parabase est une partie de la comédie grecque où l’auteur s’adresse directement au public, par la bouche du coryphée qui interpelle les spectateurs, pendant que le chœur se range au bord de la scène. Le sujet de la parabase n’a rien à voir avec l’intrigue qui, ainsi interrompue, reprendra son cours après l’exposé du coryphée. Cette digression porte sur l’actualité politique, la religion, des faits divers, des remarques personnelles de l’auteur dont les principaux adversaires, les autres dramaturges morts ou vivants, sont criblés de flèches oratoires. L’auditoire est évidemment appelé à témoigner en faveur de l’auteur. C’est toute la cité qui est sollicitée. La forme canonique de la parabase est constituée de six parties: la chanson d’introduction (commation ), un long développement des griefs en anapestes (pnigos ), la strophe ou l’ode (melos ), le commentaire (épirrhème ), l’antode ou antistrophe et l’antépirrhème . Aristophane porta à la perfection cette sorte d’intermède dont la satire mordante fut peu appréciée du pouvoir.• 1819; gr. parabasis « action de s'avancer »♦ Littér. ant. Discours du coryphée par lequel l'auteur faisait connaître ses opinions personnelles.♢ Intrusion d'une réflexion de l'auteur (sur le contenu de l'histoire narrée, sur les sentiments du lecteur, etc.) au cours de la narration.⇒PARABASE, subst. fém.HIST. DU THÉÂTRE. Partie d'une comédie grecque hors de l'action, dans laquelle le coryphée s'adressait directement au public pour lui exposer les intentions ou les opinions de l'auteur. Plus singulière encore est la «parabase» qui suspend le jeu comique et n'apparaît en général qu'une fois vers le premier tiers de la comédie (Hist. des litt., t.1, 1955, p.402 [Encyclop. de la Pléiade]).— P. anal., littér. Digression dans laquelle un auteur fait connaître ses opinions personnelles. Le peintre de la comédie mondaine quitte un moment ses personnages et parle en son nom, se livre à une parabase, dénonce avec imagination un déserteur de l'intelligence (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p.196).Prononc. et Orth.:[
], [-
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1819 (BOISTE). Empr. au gr.
«action de franchir; action de se détourner de, digression; action de marcher», en partic. «jeu de scène du choeur de la comédie s'avançant vers les spectateurs», puis au sens du français.
parabase [paʀabɑz] n. f.ÉTYM. 1819, Boiste; grec parabasis, proprt « action de s'avancer ».❖♦ Didact. (Antiq.). Partie d'une comédie grecque qui consistait essentiellement en un discours du coryphée, sorte de digression par laquelle l'auteur faisait connaître aux spectateurs ses intentions, ses opinions personnelles, etc.
Encyclopédie Universelle. 2012.